La gestation chez la chienne
La gestation est un moment particulier de la vie d’une chienne : depuis la saillie jusqu’à la mise-bas et même la lactation, retrouvez nos conseils pour s’occuper de la mère et des chiots : échographie, radiographie, alimentation, calcium, vermifuge…
Attendre un heureux événement
Une gestation chez la chienne est un événement parfois non désiré (si c’est le cas, il est toujours possible, jusqu’à 28 jours après la saillie, de procéder à un avortement), mais qui peut être planifié afin que les conditions de l’accouplement soient les meilleures possibles, pour éviter les ratés, et surtout le stress que cela peut générer de répéter les essais infructueux.
La Saillie : à quel âge ?
La saillie, comme dans toutes les espèces, est totalement contre-indiquée avant la fin de la croissance. D’une manière générale, à part chez les chiens de très grande race chez qui il est préférable de commencer plus tard, l’âge le plus approprié pour une gestation est entre 2 et 5 ans. En effet, non seulement la fertilité baisse légèrement après cet âge, mais les risques de soucis de santé liés à la gestation augmentent, et avec eux, le risque de devoir recourir au vétérinaire.

Le cycle de la chienne
La chienne est un animal qui a un cycle très particulier, puisque, qu’elle soit saillie ou non, elle va sécréter des hormones de gestation pendant 2 mois, puis, à la suite de celles-ci, va présenter une phase où les hormones sexuelles sont au plus bas, dite anœstrus. L’anœstrus va ainsi durer au minimum 2 mois, et le retour en chaleurs revient après. Il peut donc s’écouler entre deux phases de chaleurs entre 4 et 10 mois, voire plus. Attention ! Les pertes de sang ne correspondent pas à la période de chaleurs, ou œstrus ! Elle sont le signe de la phase pré-ovulatoire ou pro-œstrus : celle-ci peut durer entre 3 et 21 jours, rarement plus et souvent environ 10 jours, mais l’œstrus, période où la chienne peut être saillie, arrive juste après la fin des pertes de sang, en quelques heures ou quelques jours. Pour préciser le meilleur moment pour la saillie, on peut ainsi avoir recours à des frottis vaginaux réguliers, ou des prises de sang pour doser la montée d’une hormone, la progestérone.
Conseils pratiques pour une saillie réussie
Pour qu’une saillie soit fécondante, le mieux reste de prévoir des visites au mâle, trois visites à 24 heures d’intervalle (certains préfèrent laisser la femelle sur place) - il est en effet démontré que les mâles sont souvent moins enclins à saillir correctement la chienne s’ils sont sortis de leur lieu de vie, tandis que les femelles sont moins regardantes.
Il est recommandé de prévoir le moment idéal, comme indiqué ci-dessus, par un suivi attentif, et surtout, il faut que la chienne soit en parfaite santé et en bon état d’embonpoint.
Enfin, notez bien les dates de saillie, ça peut servir !
La gestation en pratique
Vous retrouverez ici les grandes lignes d’un suivi de gestation pour permettre que tout se passe dans les meilleures conditions.

La mise-bas
La mise-bas est le moment qui est souvent le plus stressant, pour la mère comme pour les petits, et surtout les propriétaires. Pas la peine de paniquer ! Dans l’immense majorité des cas, c’est un moment de stress mais il n’y aura pas de souci ! Dans les autres cas, le vétérinaire vous viendra en aide : voici quelques conseils pour s’y retrouver.
Quel sera le jour de la mise-bas ?
La mise-bas, comme indiqué plus haut, a lieu
59 à 72 jours après la saillie fécondante, ce qui peut faire une grande marge d’incertitude s’il y a eu plusieurs jours de saillie. En calculant, on aboutit donc à un intervalle de dates prévues.
S’il est parfois possible de voir un relâchement des muscles pelviens et abdominaux, le meilleur moyen de voir venir la mise-bas est, à partir du 58ème jour, de prendre la température rectale de la chienne matin et soir : celle-ci va brutalement chuter d’un degré ou plus, annonçant le début de la mise-bas dans les 24 heures qui suivent.

Le déroulement normal
La mise-bas se déroule en trois phases distinctes.
D’abord, la chienne s’agite, semble mal à l’aise, regarde parfois son abdomen, elle peut tourner en rond, déchirer et réorganiser son « nid »…cette phase dure le plus souvent entre 6 et 12 heures, mais peut aller jusqu’à 36 heures chez certaines primipares (les chiennes qui ont leur première portée) !
Lors de la deuxième phase, la température s’élève à nouveau, et les contractions commencent alors que le premier petit s’engage dans le bassin. Il peut mettre alors jusqu’à 4 heures à sortir.
Une fois sorti, la chienne le lèche, coupe le cordon ombilical, et l’utérus se met au repos pour 20 minutes à 2 heures (parfois jusqu’à 4 heures), avant de recommencer à faire sortir le chiot suivant.
La troisième phase consiste, une fois chaque chiot sorti, à expulser les enveloppes fœtales et le placenta.
Les conseils en résumé
- calculez bien les jours possibles de mise-bas
- une radio permet d’anticiper le nombre de petits
- prenez la température matin et soir
- lorsque la chienne commence à s’agiter, cela peut durer longtemps
- la chienne a besoin de calme, nul besoin de la sortir, de se mettre avec elle ou de vérifier constamment sous sa queue
- si une décharge vert/brun est sortie depuis 4 heures et qu’aucun chiot n’est sorti, appelez le vétérinaire
- s’il reste des chiots à sortir et que le dernier date de plus de 2 heures, appelez le vétérinaire
- si la chienne contracte son abdomen très fortement (au point de couper sa respiration) depuis plus de 30 minutes, appelez le vétérinaire
- une fois les petits sortis, la mère a besoin de calme et d’être seule avec ses petits, sauf si elle montre des signes d’agressivité envers eux
- si un petit ne bouge pas du tout plusieurs minutes après être sorti, frictionnez-le avec une serviette sèche et propre et appelez le vétérinaire
La lactation
Après la mise-bas, si la chienne semble bien malgré la fatigue, le mieux est de la laisser au calme. Il est normal pour elle d’avoir une température un peu élevée pendant quelque temps, tout comme des pertes vaginales qui peuvent durer facilement une semaine, voire plus. Il est important que la lactation se passe bien.
L’initiation de la lactation
La mère n’a normalement pas besoin qu’on l’aide à mettre les petits à la mamelle ; ceux-ci rampent d’ailleurs naturellement vers cette source de nourriture. Il faut donc simplement surveiller qu’elle ne les agresse pas.
Il est important de laisser l’aliment mis en place pendant la gestation (voir plus haut) durant toute la lactation, afin que la mère ait suffisamment de ressources pour produire suffisamment de lait.
Le mieux est de peser les petits chaque jour en début d’allaitement pour vérifier que tous mangent à leur faim, le lait permettant de parer aux deux menaces les plus importantes qui pèse sur le chiot nouveau-né : l’hypoglycémie et l’hypothermie.
L’évolution des petits et le sevrage en pratique
Les chiots ouvrent leurs yeux au 14ème jour ; si la nourriture de leur mère est accessible, ils commenceront à jouer avec durant leur 4ème semaine de vie, puis généralement la mangeront avidement vers la 6ème semaine de vie. C’est aussi simple que ça ! Il n’y a pas besoin d’intervenir dans le sevrage, ou de mouiller les croquettes, c’est totalement inutile, voire contre-productif.
…et pour finir
Un petit rappel : les chiots ne peuvent être cédés (vendus ou donnés), selon la loi française, qu’à partir de l’âge de 8 semaines.
Si l’usage veut en général qu’ils soient vaccinés, ce qui est obligatoire, c’est surtout qu’ils soient identifiés et examinés par un vétérinaire avant cession, qui délivrera un certificat d’examen vétérinaire approprié, attestant de l’état de santé du chiot lors de la visite.
Depuis le 1er Janvier 2016, une personne vendant un chiot doit être enregistrée en tant qu’éleveur à la Chambre d’Agriculture de son département (sauf si la portée est enregistrée au LOF et qu’il n’y a qu’une portée par an) !