Cet article vous donne les clefs pour savoir que faire lorsqu’un animal (qu'il soit domestique ou sauvage) est trouvé errant ou blessé, ainsi que la problématique de l’identification.
La notion d’animal errant est bien définie dans la loi pour les chiens et les chats.
« Est considéré comme en état de divagation tout chien qui, en dehors d'une action de chasse ou de la garde ou de la protection du troupeau, n'est plus sous la surveillance effective de son maître, se trouve hors de portée de voix de celui-ci ou de tout instrument sonore permettant son rappel, ou qui est éloigné de son propriétaire ou de la personne qui en est responsable d'une distance dépassant cent mètres. Tout chien abandonné, livré à son seul instinct, est en état de divagation, sauf s'il participait à une action de chasse et qu'il est démontré que son propriétaire ne s'est pas abstenu de tout entreprendre pour le retrouver et le récupérer, y compris après la fin de l'action de chasse.
Est considéré comme en état de divagation tout chat non identifié trouvé à plus de deux cents mètres des habitations ou tout chat trouvé à plus de mille mètres du domicile de son maître et qui n'est pas sous la surveillance immédiate de celui-ci, ainsi que tout chat dont le propriétaire n'est pas connu et qui est saisi sur la voie publique ou sur la propriété d'autrui. »
« Il est interdit de laisser divaguer les animaux domestiques et les animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité. » (Article L211-19-1)
« Lorsque des animaux errants sans détenteur, ou dont le détenteur refuse de se faire connaître, sont trouvés pacageant sur des terrains appartenant à autrui, sur les accotements ou dépendances des routes, canaux, chemins ou sur des terrains communaux, le propriétaire lésé, ou son représentant, a le droit de les conduire ou de les faire conduire immédiatement au lieu de dépôt désigné par l'autorité municipale (…). » (Article L211-20)
Tout animal est sous la responsabilité de son détenteur, ce qui implique que tous les dommages causés par cet animal seront imputables à sa responsabilité.
Par ailleurs, la gestion des animaux errants est de la responsabilité de la mairie, et plus précisément du maire. Le maire de la commune :
- Doit informer la population, par un affichage permanent, des modalités de prise en charge des animaux errants ou en état de divagation (coordonnées des services de capture et prise en charge des animaux, condition d’appels, adresse, numéro de téléphone, jours et heures d’ouverture de la fourrière et du lieu de dépôt, conditions de remise à leur propriétaire (frais de garde et d’identification), modalités en dehors des heures d’ouverture). (article R211-12 du Code Rural)
- Doit disposer d’une fourrière ou d’un accord de fourrière avec une autre commune (article L211-24 du Code Rural)
- Détient un pouvoir de police spéciale en matière de chiens et chats errants et peut ainsi prendre les mesures appropriées pour empêcher la divagation. (article L211-22 du Code Rural)
- Doit prendre « toutes les dispositions de nature à permettre une prise en charge rapide » des animaux errants ou divaguant en dehors des horaires d’ouverture de la fourrière ou de la mairie (article R211-11 du Code Rural)
Tout cela a son importance sur la marche à suivre en cas d’animal trouvé !
Attention ! Là aussi, une subtilité juridique différencie ces deux termes, et peut être problématique si les deux personnes ne sont pas identiques.
Le
propriétaire d’un animal est la personne
dont le nom figure sur l’attestation de cession, document de vente ou facture de l’animal, qui prouve que l’animal lui appartient.
Le détenteur (qui peut être la même personne), est la personne chez qui l’animal vit au quotidien, et/ou dont le nom figure sur le document d’identification de l’animal.
L’identification est le marquage permanent d’un animal. Elle peut encore être faite par tatouage pour les chiens et chats, mais le plus souvent elle est effectuée par implantation d’un transpondeur. Pour les autres espèces animales, les pratiques varient fortement et sont à adapter, le mieux est de demander conseil à son vétérinaire.
Les chiens, les chats et les furets, qu’ils soient vendus ou donnés, doivent être identifiés avant de changer de propriétaire.
Lorsqu’ils ne sont pas cédés, les chiens de plus de 4 mois doivent être identifiés, tout comme les chats et les furets de plus de 7 mois.
(Article L212-10 du Code Rural)
Les chevaux et les ânes doivent être identifiés dans les 8 mois suivant la naissance, et avant toute cession. (Article D212-51 du Code Rural)
Les camélidés doivent être identifiés dans les 12 mois suivant la naissance, et avant toute cession. (Article D212-57-1 du Code Rural)
Les animaux non domestiques protégés sur le territoire français doivent impérativement être identifiés. Les animaux non domestiques protégés sont récapitulés dans l’Arrêté Ministériel du 8 Octobre 2018. Ils peuvent être identifiés par baguage, ou transpondeur, selon les espèces, et cette identification est enregistrée dans un fichier dédié, i-fap.
D’une manière générale, l’identification est facultative pour les animaux domestiques non destinés à la production et non carnivores, ainsi que pour tous les animaux non domestiques qui ne sont pas protégés sur le territoire français. Ils disposent d'un fichier particulier appelé vetonac.
Le fait de détenir ou de céder (même sans contrepartie financière) un animal non identifié est soumis à des amendes démarrant à 750€ pour les animaux comme le chien ou le chat, et à 1500€ pour les espèces protégées. La personne peut, sous certaines conditions, être aussi poursuivie pour trafic d’animaux.
Même si l’animal n’est pas identifié, le détenteur reste responsable de son animal et des dégâts qu’il peut causer.
Il est fréquent de trouver des animaux, quel que soit leur état, sur la voie publique ou dans des terrains privés…quelle est la marche à suivre ?
En plus des conseils ci-dessous, vous trouverez ici une fiche publiée par l'Ordre des Vétérinaires, ainsi qu'un document sur les animaux sauvages publié par l'Office Français de la Biodiversité à télécharger :
ATTENTION !! Les chauves-souris sont parfois porteuses d'un virus de la rage, qui est un virus mortel pour l’humain. Elles ne doivent en aucun cas être manipulées. Une personne mordue ou griffée, éraflée par une chauve-souris doit être prise en charge au plus vite par un médecin.
Un animal domestique trouvé errant et en bonne santé porte parfois un collier ou une médaille donnant directement les coordonnées de son propriétaire, qu’il est possible de contacter.
Il peut également porter une marque indiquant son numéro de puce électronique, ou un tatouage. Dans ce cas, il est possible de contacter directement la société d’identification I-cad au 09.77.30.40.77
Dans tous les autres cas, la mairie du lieu où l’animal a été trouvé sera votre interlocutrice : en dehors des horaires d’ouverture, un numéro d’urgence est affiché devant la mairie. Ce numéro vous orientera soit vers le service de fourrière, soit vers un vétérinaire qui aura signé une convention avec la mairie concernée.
Un animal non domestique en bonne santé doit être laissé sur le lieu où il a été trouvé, même s’il s’agit d’un bébé.
Il n’existe pas de raison de le prendre en charge (sauf s'il s'agit d'un animal qui n'est pas originaire du territoire), et de nombreux parents peuvent « laisser » leur petit sur place. Il peut s’agir d’un cervidé, par exemple, pour lequel les parents laissent en place le petit à l’approche des humains, et vont se cacher pour revenir parfois plusieurs heures plus tard ; les oisillons qui apprennent à voler tombent parfois du nid, et les parents viennent les nourrir au sol, c’est une part importante de l’apprentissage.
Il faut toutefois les mettre à l’abri des prédateurs.
Dans tous les cas, une structure vétérinaire n’a pas pouvoir de fourrière et il lui est interdit de prendre en charge un animal errant ou divagant s’il n’a pas eu de contact avec la mairie du lieu où l’animal a été trouvé.
Si un animal domestique (chien, chat, cheval, lapin…) est trouvé blessé, malade ou accidenté sur la voie publique, la marche à suivre est exactement la même que s’il ne l’est pas : il faut contacter la mairie du lieu où l’animal a été trouvé (qui a un numéro d’urgence prévu à cet effet), qui vous indiquera quelle est la prise en charge à suivre : de nombreuses mairies ont des conventions de soins prévues avec des vétérinaires.
Il ne faut recueillir que les animaux manifestement blessés, pour les raisons évoquées ci-dessus. De plus il est impératif de se protéger soi-même (griffes, becs, serres, crocs, urines…) avant d’approcher un animal qui semble en danger.
Lorsqu’un animal sauvage nécessitant des soins est recueilli, la marche à suivre est de contacter immédiatement un centre de soins pour connaître la marche à suivre. Trop d’animaux en danger décèdent malheureusement de soins inadéquats, toujours avec de bonnes intentions, mais à cause d’un manque de connaissances : ne nourrissez pas, n’abreuvez pas un animal sauvage en détresse sans le conseil du centre de soins ! De plus, le fait de transporter un animal sauvage, même et surtout blessé, est totalement interdit par la loi et le fait de téléphoner au centre de soins permet d’en avoir le droit.
Installez l’animal dans un contenant adéquat, à l’abri de la lumière et des stimulations (par exemple un carton pour les oiseaux).
Une autre erreur malheureusement trop commune et se terminant très souvent par la mort de l’animal est de chercher à revalider l’animal soi-même et le garder à la maison : nombreux sont les oiseaux, écureuils, voire renards ou sangliers qui décèdent des semaines, voire des mois après avoir été recueilli faut d’un environnement et des soins adaptés, même lorsque les soins d’urgence ont apparemment amélioré la situation. C’est également interdit par la loi.
Vous pouvez trouver les coordonnées d'un Centre de soins à la faune sauvage proche du lieu de découverte en cliquant ici :